«Le droit ne fait pas toute la morale. Il faut toujours s’en souvenir. C’est le philosophe Alain qui disait ça. La prétention du droit, c’est de prétendre recouper et envelopper toute la morale. Mais si par malheur, un jour, le droit prétend recouper et envelopper toute la morale c’est un droit qui est un droit véritablement totalitaire qui estime qu’en définitive il n’y a plus la place pour une conscience, une subjectivité et une indépendance du jugement par rapport à ce que la loi fait.
Au fond, ce que la loi attend de nous c’est que nous lui obéissions. Mais ce que la loi n’attend pas de nous, c’est que nous lui donnions nécessairement notre assentiment, en tant que personne consciente, en tant que personne ayant sa moralité.
Je suis obligé de me soumettre à la loi, même si je ne partage pas la conception morale que la loi met en place et défend. Par exemple: ne pas voler mon banquier. Je ne peux pas attaquer et braquer une banque. Je n’ai pas le droit de le faire, même si j’estime que les banquiers sont tous des bandits et des voleurs et que la morale serait de voler le voleur. Je ne le ferais pas.»
[Alain Guyard, philosophe et consultant en éthique médico-sociale; d'après une interview du Dr Mathieu Lacambre sur la plateforme FUN MOOC dans le cours 'Les conduites suicidaires: identifier et prévenir']
--- TRADUCTION ---
¿LA LEY O LA ÉTICA?
El derecho no determina toda la moral. Nunca debemos olvidarlo. Ya lo dijo el filósofo Alain. El objetivo del derecho es abarcar toda la moral y coincidir con ella. Pero si por desgracia, un día, lo consigue, se convertiría en un derecho absolutamente totalitario que considera que no hay sitio para la consciencia, una subjetividad y una independencia de juicio respecto a lo que la ley hace.
En el fondo lo que la ley espera de nosotros es que la obedezcamos. Pero lo que la ley no espera de nosotros necesariamente es que le otorgemos nuestro asentimiento, en tanto que personas conscientes, en tanto que personas con una moral propia.
Yo estoy obligado a someterme a la ley, aunque no comparta la concepción moral que la ley estipula y defiende. Por ejemplo: no debo robar a mi banquero. Yo no puedo asaltar un banco. Yo no tengo derecho a hacerlo, aunque piense que todos los banqueros son unos bandidos y unos ladrones y que lo moral sería robar al ladrón. Yo no lo haré.
[Alain Guyard, filósofo y asesor de ética médico-social; según una entrevista realizada por el Dr Mathieu Lacambre para la plataforma FUN MOOC en el curso 'Las conductas suicidas: identificarlas y prevenirlas']
