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miércoles, 26 de junio de 2019

LAS PEQUEÑAS PALABRAS

Son las pequeñas palabras los siervos de la Historia, los humildes peones, las constructoras, las que nos salvan de la inacción.

En el otro extremo están las palabras grandilocuentes, sonoras, prestigiosas: amor, libertad, igualdad, verdad, justicia, dinero, dios, patria..., a fuerza de mal usarlas, de maltratarlas, de utizarlas como moneda de cambio, incluso como arma arrojadiza, han terminado por no significar nada, son meros bufones al servicio del Poder, o de los Poderes varios, porque para desgracia nuestra parece que estos nunca terminan de reproducirse...

Las pequeñas palabras...Amabilidad, Comprensión, Tolerancia, Gratitud, Diálogo, Empatía, las que conforman nuestros recuerdos, nuestra vida, el arrullo monótono de la cortadora de césped una tarde feliz, de infancia, a las seis en punto; el discurso recortado, lejano y tristísimo, de aquellos que se fueron, los más queridos; un beso sutil, que se deja caer sobre las mejillas todavía húmedas; un té caliente, en compañía, después de un paseo sin fin entre la Cellisca, por la Sierra de Guadarrama; el trotecillo alocado de los buenos perros, que juegan; pero también, las pisadas de las hormigas en invierno, las esperas, los desencuentros, la mirada vencida del Cíclope, las estériles meditaciones del almendro sin frutos al caer, las últimas horas de la tarde, el Tiempo, que se dilata cuando tiene que ir deprisa, que se termina, cuando aún todo está por comenzar..., el silencio de las paredes y de los libros, la soledad de los muertos.

Son Las pequeñas palabras, las que susurran al Alba, las que nunca te abandonan, las que nos salvan del Sinsentido.

--- TRADUCTION ---

Ce sont les petits mots les servants de l'Histoire, les humbles manoeuvres, les constructeurs, ceux qui nous sauvent de l'inaction.

En autre, ce sont les mots grandiloquents, sonores, prestigieux: l'amour, la liberté, l'égalité, la vérité, la justice, l'argent, le dieu, la patrie..., à force de les maltraiter, de les user comme des monnaies courants, même comme des armes, des projectiles, ils ont fini par ne rien du tout signifier, ils ne sont que des bouffons au service du Pouvoir, ou des Pouvoirs quoi qu'ils soient, parce qu'ils ne cessent jamais de se multiplier.

Les petits mots...l'Amabilité, la Compréhension, la Tolérance, la Gratitude, le Dialogue, l'Empathie, ceux qui composent nos souvenirs, notre vie, le roucoulement monotone de la tondeuse à gazon, un joyeux après-midi à l'enfance à six heures; le discours découpé, tellement éloigné et triste de ceux qui s'en allèrent, les plus aimés; une bise légère qui se laisse tomber sur les joues encore humides; un thé chaud en compagnie, après une promenade sans fin au milieu de la tempête de neige sur la montagne, à Guadarrama; le petit trot des chiens quant ils jouent à la folie; mais aussi les pas des fourmis en hiver, les attentes, les désaccords, le regard battu du Cyclope, les pensées sans fruits de l'amandier quand ils tombent, le soir, les derniers heures, vides, stériles, le temps, qui se dilate toujours quand il devrait ralentir et qui traîne quand tout est encore par commencer.

Ce sont les petits mots, ceux qui murmurent à l'Aube, ceux qui ne t'abandonnent jamais, ceux qui nous sauvent du Non-sens.

sábado, 22 de junio de 2019

EPPURE, SI MUOVE

Te mueves detenerte
podrías sin embargo
te mueves moliendo
los días y las noches
harina yerma luego
caerás como un fardo
hacia el sueño albo
de
las
piedras

[Daniel Espín, Versos Cotidianos, Eppure si muove.]

--- TRADUCTION ---

Que tu bouges, que tu pourrais t'endormir
néanmoins
que tu bouges les jours et les heures
en les moulant
et morte toi comme de la farine morte à la fin
tu tomberas jusqu'au rêve
comme une balle
jusqu'à
l'aube
des pierres
jusqu'au blancheur

L'ART DE L'EQUILIBRE SUR LA TRADUCTION ET SUR LA VIE

A la fin, la perfection n'est pas du tout important, l'important c'est l'équilibre, nous sommes des organismes qui bougent, qui évoluent, qui se raccordent les uns avec les autres, et il faut, chaque fois qu'on puisse mettre à sa place cet équilibre puisqu'on risque de tomber, et, si malgré toutes nos tentatives on ne réussit pas à atteindre le centre de gravité, il faudrait choisir l'imperfection, parce que, bien sûr, la perfection c'est la fin, par définition, c'est le merle blanc qu'on ne le trouve pas ni le trouvera jamais, et si on le trouve c'est parce que c'est un merle décoloré, disséqué, dans la musée des Horreurs.

D'autre part le concept de perfection implique l'unité (l'un de Parmenides) et la morte de la diversité, de la vie, de la différence d'opinion, de la tolérance..., toutes tellement nécessaires dans le monde où on habite.

En ce qui concerne l'art de la traduction c'est pareil, l'important c'est l'équilibre, le rythme, la mesure et le respect aussi aux règles de chaque langue comme à l'auteur, son contexte et son idiosyncrasie.

--- TRADUCTION ---

A fin de cuentas, la perfección no es importante, lo importante es el equilibrio, somos organismos que se mueven, evolucionan, se relacionan los unos con los otros, es necesario, siempre que sea posible, calibrar nuestro punto de equilibrio porque corremos el riesgo de caer [y, tal vez no volver a levantarse jamás], pero si a pesar de todos nuestros esfuerzos no logramos alcanzar ese centro de gravedad [en sus dos acepciones], se prefiere, sin lugar a dudas la imperfección, porque la perfección es el fin, por definición, es el mirlo blanco que no encontraremos jamás, y mejor así, porque si lo encontramos será un mirlo decolorado, disecado, en el museo de los Horrores.

Por otra parte, el concepto de perfección implica la unicidad (el uno de Parménides), es decir, la muerte de la diversidad, de la pluralidad, de la diferencia de opinión, de la tolerancia, virtudes tan necesarias en el convulso mundo en que vivimos.

En el arte de la traducción sucede lo mismo, lo importante es el equilibrio, el ritmo, la mesura, y el respeto a las reglas de cada lengua, así como al autor, su contexto y su idiosincrasia.