Menú

lunes, 5 de agosto de 2019

QUAND LES CHIENS ABANDONNÉS ABOIENT À LA LUNE

«Sur le pas de ma porte, j'ai trouvé le vieux Salamano .Je l'ai fait entrer et il m'a appris que son chien était perdu, car il n'était pas à la fourrière. Les employés lui avaient dit que, peut-être, il avait été écrasé. Il avait demandé s'il n'était pas possible de le savoir dans les commissariats. On lui avait répondu qu'on ne gardait pas trace  de ces choses-là, parce qu'elles arrivaient tous les jours. J'ai dit au vieux Salamano qu'il pourrait avoir un autre chien, mais il a eu raison de me faire remarquer qu'il était habitué à celui-là.

[...] Pour dire quelque chose, je l'ai interrogé sur son chien. Il m'a dit qu'il l'avait eu après la mort de sa femme. Il s'était marié assez tard. [...]. Il n'avait pas été heureux avec sa femme, mais dans l'ensemble il s'était bien habitué à elle. Quand elle était morte, il s'était senti très seul. Alors, il avait demandé un chien à un camarade d'atelier et il avait eu celui-là très jeune. il avait fallu le nourrir au biberon. Mais comme un chien vit moins qu'un homme, ils avaient fini par être vieux ensemble. "Il avait mauvais caractère, m'a dit Salamano. De temps en temps, on avait des prises de bec. Mais c'était un bon chien quand même." [...], vous ne l'avait pas connu avant sa maladie. C'était le poil qu'il avait de plus beau." Tous les soirs et tous les matins, depuis que le chien avait  eu cette maladie de peau, Salamano le passait à la pommade. Mais selon lui, sa vraie maladie, c'était la vieillesse, et la vieillesse ne se guérit pas.


Sa vie avait changé maintenance et il ne savait pas trop ce qu'il allait faire. Pour la première fois depuis que je le connaissais, d'un geste furtif, il m'a tendu la main et j'ai senti les écailles de sa peau. Il a souri un peu et avant de partir, il m'a dit : "j'espère que les chiens n'aboieront pas cette nuit. Je crois toujours que c'est le mien."»

[L'étranger, Albert Camus]

--- TRADUCTION ---

En el umbral de mi puerta, me he encontrado con el viejo Salamano. Le he invitado a pasar y él me ha contado que su perro se había extraviado ya que no se encontraba en la perrera. Los empleados le habían dicho que, tal vez, podría haber sido atropellado. Preguntó si no se podría saber en alguna Comisaría. Le respondieron que no se guardaban registros sobre ese tipo de sucesos, porque sucedían todos los días. Le he dicho al viejo Salamano que podría acoger otro perro, pero él me ha hecho reparar, no sin razón, en el hecho de que ya se había acostumbrado a este.

[...] Por hablar de algo, le he preguntado sobre su perro. Él me ha dicho que lo acogió después de la muerte de su mujer. Se casó demasiado tarde. [...] No había sido feliz con su mujer, pero, en general, había terminado por acostumbrarse a ella. Cuando ella murió, se sintió muy sólo. Entonces le pidió un perro a un compañero de trabajo y se hizo cargo de este cuando todavía era demasiado joven. Fue necesario alimentarlo a biberón. Pero como un perro vive menos que un hombre al final terminaron por envejecer juntos. "Tenía mal genio, me ha dicho Salamano. De vez en cuando le daban peloteras. Pero sin embargo era un buen perro. [...] , usted no lo ha llegado a conocer antes de su enfermedad. Era precisamente el pelo lo que tenía más bonito". Todas las tardes y todas las mañanas, desde que el perro adquirió esta enfermedad de piel, Salamano le cubría el cuerpo con pomada. Pero, según él, su verdadera enfermedad era la vejez, y la vejez no se puede curar.

[...] Ahora toda su vida había cambiado y no tenía ni idea de qué hacer con ella. Por primera vez desde que lo conozco, con un gesto furtivo, me ha tendido la mano y no he podido evitar sentir las callosidades de su piel. Él ha sonreído levemente y, antes de marcharse, me ha dicho: "sólo espero que los perros no ladren esta noche. Siempre creo que es el mío".

No hay comentarios:

Publicar un comentario