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viernes, 20 de septiembre de 2019

IL N'Y A PLUS D'ESPOIR I

Ce qui comptait, c'était une possibilité d'évasion, un saut hors du rite implacable, une course à la folie qui offrît toutes les chances de l'espoir. Naturellement, l'espoir, c'était d'être abattu au coin d'une rue, en pleine course, et d'une balle à la volée.

[L'étranger, Albert Camus]

--- TRADUCTION ---

    NO HAY ESPERANZA I

Sólo quedaba esperar un resquicio, una posibilidad de fuga, un salto al vacío fuera de todo protocolo, una huida hacia adelante que, tal vez, pudiera brindar todos los resortes de la esperanza. Por supuesto, toda esperanza se reducía a ser abatido en una esquina de una calle cualquiera, en plena carrera, por una bala perdida.

[El extranjero, Albert Camus]


jueves, 19 de septiembre de 2019

LA FORCE DE L'HABITUDE

«Il y avait plus malheureux que moi. C'était d'ailleurs une idée de maman, et elle le répétait souvent, qu'on finissait par s'habituer à tout.»

[L'étranger, Albert Camus]

--- TRADUCTION ---

Siempre hay alguien más desgraciado que tú. De hecho, era una idea de mamá, y la repetía continuamente, que, al final, uno termina por acostumbrarse a todo.

lunes, 2 de septiembre de 2019

TENN, LE CHIEN QUI TROP AIMAIT

«Robinson n'avait jamais été coquet et il n'aimait pas particulièrement se regarder dans les glaces. Pourtant cela ne lui était pas arrivé depuis si longtemps qu'il fut tout surpris un jour en sortant un miroir d'un des coffres de "La Virginie" de revoir son propre visage. En somme il n'avait pas tellement changé, si ce n'est peut-être que sa barbe avait allongé et que de nombreuses rides nouvelles sillonnaient son visage. Ce qui l'inquiétait tout de même, c'était l'air sérieux qu'il avait, une sorte de tristesse qui ne le quittait jamais. Il essaya de sourire. Là, il éprouva comme un choc en s'apercevant qu'il n'y arrivait pas. Il avait beau se forcer, essayer à tout prix de plisser ses yeux et de relever les bords de sa bouche, impossible, il ne savait plus sourire.Il avait l'impression maintenant d'avoir une figure en bois, un masque immobil, figé dans une expression maussade. A force de réfléchir, il finit par comprendre ce qui lui arrivait. C'était parce qu'il était seul. Depuis trop longtemps il n'avait  personne à qui sourire, et il ne savait plus; quand il voulait sourire, ses muscles ne lui obéissaient pas. Et il continuait à se regarder d'un air dur et sévère dans la glace, et son coeur se serrait de tristesse. Ainsi il avait tout ce qu'il lui fallait sur cette île, de quoi boire et manger, une maison, un lit pour dormir, mais pour sourire, personne, et son visage en était comme glace.